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Namsa Leuba

15/09/2016
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Cet article a inititalement été publié dans International

Ouvrez grand les yeux quand vous admirez le travail de Namsa Leuba : vous ne le regretterez pas ! La jeune femme est photographe, et elle maîtrise son art sur le bout des doigts. Ses images, à la fois belles et intelligentes, sont immédiatement reconnaissables. Namsa illustre avec finesse la manière dont un occidental perçoit l’identité africaine.

Namsa Leuba

Titulaire d’un master en direction artistique et d’un post-diplôme de l’École d’arts visuels de New York, la jeune femme mi-suisse mi-guinéenne est l’une des photographes d’art les plus prometteuses du moment.
Ce qui intéresse Namsa, c’est d’interroger la culture sous toutes ses formes. Un parti-pris qui lui a valu une reconnaissance au niveau international. Elle a été repérée en 2011 avec Ya Kala Ben, une série de photos prises dans la ville d’origine de sa mère, en Guinée. Son étude photographique des rituels symboliques et de l’héritage de la communauté de sa mère a donné naissance à certaines des photos les plus intrigantes qu’il nous ait été donné de voir.

Le titre de la série, qui peut se traduire par « regards croisés », en dit long sur les intentions de la photographe. Grâce à ses œuvres, à mi-chemin entre la photo documentaire et la composition, Namsa donne vie à une réalité évanescente, difficile à saisir. Et pour troubler un peu plus le spectateur, elle appelle ses modèles des « statuettes ». Impossible de ne pas réfléchir à la vision qu’on a des cultures traditionnelles en regardant cette série. Et là où elle fait fort, c’est que ses photos bouleversent le public, tant par leur charge émotionnelle que par leur esthétique — couleurs vives, scènes hallucinées et costumes soignés.

Soyons clairs : les images que produit Namsa sont inclassables. Un culot sans borne et une bonne dose de joyeuse provocation, voilà comment on pourrait définir son style. Apparemment, il n’y a pas qu’à nous que ça plaît, car elle collectionne déjà les prix et les récompenses : mention excellente de la prestigieuse Ecole cantonale d’art de Lausanne, prix de la BCV et prix photo 2012 du prestigieux festival international de mode et de photographie de Hyères… On s’incline !

Mais on dirait bien que Namsa n’a pas l’intention d’en rester là, et c’est tant mieux. On aime sa manière de cultiver la différence, son besoin d’interroger, de mélanger et d’enrichir différentes cultures, et surtout son talent, grâce auquel elle partage tout ça. Cette fille ultra-talentueuse va changer votre façon de regarder la photo d’art, c’est clair.