CHAPITRE 1
Un anglais visionnaire à la conquête de la France
Avec St John Harmsworth, l’eau minérale gazeuse des Bouillens a quitté le monde de la cure et du médicament pour rimer avec produit d’élite, élégance pétillante et marché britannique car Perrier est quasiment inconnue en France. Le jeune entrepreneur a compris que l’eau minérale allait désormais se déguster partout et non plus dans un établissement spécialisé. Il dispose d’un atout de taille : la fortune de ses frères qui ont fondé un empire de presse avec comme pépites le Daily Mail puis le Daily Mirror. La publicité est relayée par les journaux du groupe familial. Le jeune St John Harmsworth ne se contente pas des annonces dans la presse et fait appel en 1904 à l’illustrateur britannique Chas Crombie, pour créer un album sur les règles du golf. Chaque dessin comporte à son verso une publicité pour PERRIER.
Sir John Harmsworth
Le docteur Perrier a mille idées mais de maigres moyens. C’est en 1903 qu’il trouve son mécène, St John Harmsworth, qui visite la France pour parfaire sa connaissance de la langue de Molière à la fin de ses études. Comment le vieux docteur Louis Perrier approchant des 70 ans et le Britannique de 27 ans ont-ils fait affaire ? Le benjamin veut-il tracer sa propre voie, loin de ses deux frères aînés aux fortes personnalités, à la tête d’un important groupe de presse et récemment anoblis ? Il est sûr que sa visite aux Bouillens décide de son destin : il ne croit pas au thermalisme mais à l’eau minérale en bouteille qu’il baptise Perrier, du nom du docteur, ainsi que la nouvelle société constituée en 1906. La Compagnie de la source Perrier est née. Le médecin gardera le titre de directeur du service d’hygiène et du service technique médical jusqu’à son décès, en 1912, et son nom, devenu ainsi une véritable marque commerciale, sur toutes les bouteilles pour toujours.
CHAPITRE 2
Un destin royal
PERRIER connaît désormais un destin international. Elle porte les armoiries royales depuis 1905, rejoignant comme fournisseur breveté de S.M. le Roi d’Angleterre » les prestigieuses marques Fortnum and Mason, Twinnings et Lipton. On dit que c’est Sir Thomas Lipton qui aurait fait découvrir le Perrier à Édouard VII. Quelques années plus tard, PERRIER sera également reconnue comme fournisseur de la cour espagnole.
Le sceau royal comme consécration
En 1903, l’année où St John Harmsworth pose ses malles à Vergèze, Édouard VII est en visite officielle à Paris. Le souverain britannique ravit les Français en déclarant : « Je vous assure que je me retrouve parmi vous avec le plus grand plaisir, car je m’y sens toujours comme si j’étais chez moi. » C’est l’heure de l’Entente cordiale et sa Majesté le Roi d'Angleterre ira jusqu'à octroyer à la marque PERRIER l'une de ses plus hautes distinctions!
PERRIER connaît désormais un destin international. Elle porte les armoiries royales depuis 1905, rejoignant comme fournisseur breveté de S.M. le Roi d’Angleterre » les prestigieuses marques Fortnum and Mason, Twinnings et Lipton. On dit que c’est Sir Thomas Lipton qui aurait fait découvrir le Perrier à Édouard VII. Quelques années plus tard, PERRIER sera également reconnue comme fournisseur de la cour espagnole.
À la cour du roi
Nous pouvons voir ici le prince de Galles, Edouard VII, et Winston Churchill dégustant une bouteille de PERRIER.
CHAPITRE 3
Les Bulles de l'élite
En mai 1908 à Londres se tient l’exposition franco-britannique où une trentaine de pavillons dédiés aux beaux-arts, à l’alimentation, aux industries, à l’hygiène émerveillent huit millions de visiteurs durant six mois. Symbole de l’union entre les deux pays, le pavillon PERRIER fait chanter son eau minérale grâce à une reconstitution de sa source. La même année les installations PERRIER sont reliées par leur propre embranchement à la gare de Vergèze d’où sont expédiées chaque année plus de 7 millions de bouteilles vers le royaume anglais et ses colonies. Sens de la fête oblige, la « Princesse des eaux de table » se transforme en « champagne des eaux de table », l’eau PERRIER étant une véritable aubaine pour les soldats et les fonctionnaires stationnés dans des pays chauds : elle peut accompagner dignement leur whisky. Car whisky et PERRIER forment un couple idéal, magnifié par la publicité « Ask for a Whis-Per » (whisper, murmurer, chuchoter dans la langue de Shakespeare, à la manière du bruit de PERRIER quand elle est versée dans un verre).
Les massues indiennes
En 1906, Sir John Harmsworth s'est retrouvé paralysé à la suite d'un accident de voiture. La légende raconte que pendant sa rééducation, on lui aurait donné des massues indiennes, dont la forme de poire serait la source d'inspiration des bouteilles PERRIER.
CHAPITRE 4
Une eau comme aucune autre
Pour répondre à la soif britannique, le personnel augmente rapidement : ils sont 80 en 1906, 300 en 1914 et près de 400 dans les années 1920. Les installations sont modernisées et doublent de volume entre 1926 et 1928 afin de conquérir un marché local, la France, car la direction britannique a décidé de rompre son splendide isolement et de s’intéressé à l’Hexagone qu’elle avait négligé jusqu’à présent. La source PERRIER est reconnue d’intérêt public le 19 Mai 1933, permettant d’instaurer un périmètre de protection qui proscrit tout travail souterrain sans autorisation préalable. Cette reconnaissance est également un atout pour l’exportation dans plusieurs pays et pour la commercialisation en France. L’eau du « Midi de la France » avait séduit l’Angleterre et ses colonies. Le « champagne des eaux de table » veut gagner le cœur des Français. Voila longtemps que les étiquettes de bouteilles ressemblant à des prescriptions médicales sont parties aux oubliettes. Perrier est synonyme de fête, de plaisir de détente et désormais de goût français.
Le champagne des eaux de table
Lorsqu’elle devient PERRIER, au XXième siècle, la petite bouteille prisée des Anglais se présente comme « le champagne des eaux de table ». Ce slogan qui appelle à la fête et à l’élégance, s’inscrira durant une quarantaine d’année dans l’histoire de PERRIER et les pages des magazines.